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Tiny house Article de blog

Tiny house et règlementation : où et comment l’installer…

Tiny house et règlementation :
où et comment l’installer ?

Tiny house

Créer une maison en version miniature, minimaliste, avec juste ce qu’il faut et rien de superflu… la poser sur un terrain en pleine nature et vivre simplement, de manière plus respectueuse de l’environnement.

Dit comme ça, ça fait rêver ! On pourrait même se dire : “Ok, parfait, un terrain perdu dans la nature, ça ne doit pas coûter trop cher, on pose la tiny house dessus, et ça fait une cabane de vacances !” 😍

En réalité, quand on se penche un peu plus sur la question, c’est loin d’être aussi simple. Je vais vous expliquer pourquoi.

I. Qu’est-ce qu’une tiny house ?

Une tiny house, ou « micro-maison », est une habitation de petite taille, souvent construite en bois et montée sur une remorque. Ce concept est né aux États-Unis et a depuis conquis de nombreux pays. La tiny house séduit par ses avantages écologiques et économiques, offrant une alternative à la maison traditionnelle.

Elle dispose d’un espace de vie optimisé, incluant une cuisine, une salle de bain, et un coin nuit parfois accessible via une mezzanine. Elle est conçue pour maximiser chaque mètre carré et répondre à des besoins de simplicité et de mobilité, tout en limitant l’impact environnemental.

II. Quelle autorisation d’urbanisme est nécessaire pour une tiny house ?

L’autorisation d’urbanisme va dépendre de plusieurs critères :

– le régime juridique : si la tiny house constitue un habitat permanent (”résidence démontable constituant l’habitat permanent”) ou si elle est considérée comme une caravane (si elle peut être déplacée à tout moment)

– sa surface : les seuils importants sont 5m² et 20m²

Dans le cas d’un habitat permanent :

Il faudra respecter le PLU et le droit de la construction. Le terrain devra donc être constructible, entre 5 et 20m² il faudra une déclaration préalable, et au-delà de 20m² un permis de construire.

Dans le cas d’une habitation légère de loisir
(si elle peut être déplacée) :

La tiny house sera considérée comme une caravane si elle est homologuée pour circuler sur la route. Dans ce cas, elle pourra être installée partout où ce n’est pas interdit dans le PLU. 

Attention, il est interdit d’installer des caravanes dans les zones où le camping est interdit et le Code de l’urbanisme interdit également l’installation de caravanes dans les bois et forêts. Au-delà de 3 mois d’installation, il vous faudra également une déclaration préalable

Elle peut aussi être considérée comme “résidence mobile de loisir” (non homologuée pour la route). Dans ce cas, elle ne peut être installée que dans des lieux expressément autorisés par la réglementation :

– les parcs résidentiels de loisirs

– les villages vacances

– les terrains de camping

III. Quelle autorisation d’urbanisme est nécessaire pour plusieurs tiny houses ?

Si vous souhaitez installer plusieurs tiny houses sur un terrain, la réglementation varie en fonction de la surface totale :

– Si la surface de plancher créée est inférieure ou égale à 40 m², une déclaration préalable est nécessaire.

– Si la surface de plancher dépasse 40 m², un permis d’aménager est requis.

 

Cette règle (article R. 421-23 du code de l’urbanisme) s’applique que ce soit pour un projet de parc résidentiel, de terrain de camping, ou tout autre usage collectif.

IV. à quel endroit peut-on installer
une tiny house ?

Vous l’avez compris, l’endroit où vous pouvez installer votre tiny house va dépendre de son statut juridique.

Faites donc bien attention aux critères auxquels elle doit répondre en fonction de l’endroit où vous voulez l’installer :

Sur un terrain constructible : Si la tiny house est un habitat permanent, elle doit respecter le règlement de la zone définie dans le PLU.

Sur un terrain non constructible : Si la tiny house est considérée comme une caravane, elle peut être installée temporairement (moins de trois mois) sur un terrain privé, à condition que cela ne soit pas expressément interdit.

Dans les zones spécifiques : Si elle est considérée comme résidence mobile de loisir, elle ne peut être installée que dans les zones autorisées par la réglementation, comme les parcs résidentiels de loisirs, les campings, etc.

V. Quelles sont les dimensions maximales
d’une tiny house ?

Pour être transportée sur une remorque, une tiny house doit respecter certaines dimensions strictes :

Longueur :

La longueur de la tiny house elle-même ne doit pas dépasser 12 mètres. La longueur totale, avec le véhicule tracteur et la remorque, ne doit pas excéder 18 mètres.

Gardez également à l’esprit que plus la tiny house est longue, plus elle sera lourde, ce qui peut avoir un impact sur la capacité de remorquage et les autorisations nécessaires.

Largeur :

La largeur maximale d’une tiny house est de 2,55 mètres. Dépasser cette limite rendrait son transport plus compliqué et nécessiterait des autorisations spécifiques.

Hauteur :

Il n’existe pas de limite légale concernant la hauteur d’une tiny house. Cependant, les routes sont généralement conçues pour accueillir des véhicules ne dépassant pas 4,30 mètres de hauteur. Si vous dépassez cette hauteur, vous risquez de rencontrer des obstacles tels que des ponts ou des tunnels. Il est donc conseillé de maintenir une hauteur maximale de 4 mètres afin d’éviter des complications supplémentaires lors de vos déplacements.

Poids :

Le poids total de la tiny house (incluant la remorque) doit être pris en compte en fonction du PTAC (Poids Total Autorisé en Charge) de la remorque, du poids du véhicule tracteur et du type de permis de conduire que vous possédez. Le permis B suffit pour une remoque pesant jusqu’à 750kg, ou un total remorque + véhicule jusqu’à 3500kg.

Conclusion

L’habitat en tiny house est une véritable alternative, mais qui reste dépendante du cadre législatif. Soyez donc bien informés, prenez le temps de vérifier les règles applicables, entourez-vous des bonnes personnes et vous pourrez alors savourer le minimalisme qu’offre cette petite maison sur roues.

Evie Lanthelme

Architecte à Chambéry
Architecte hôtel Savoie

Architecte à Chambéry, Savoie

Rénovations, extensions, aménagements intérieurs

Habitat, Hébergement touristique, Hôtellerie

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Tavaillon Alpes Article de blog

Redécouvrir le Tavaillon : un savoir-faire Alpin

Redécouvrir le Tavaillon :
un savoir-faire Alpin

Tavaillon Alpes

Pendant mes vacances cet été, lors d’une randonnée au détour d’un sentier, je suis tombée sur une superbe bâtisse (juste à côté du monastère de la Grande Chartreuse). Ce qui m’a immédiatement frappée, c’est son énorme toit couvert de tuiles de bois (le tavaillon). 

Intriguée par cette technique de couverture traditionnelle des Alpes, je me suis penchée sur son histoire et ses secrets. Dans mes recherches, j’ai trouvé un reportage fascinant que je vous partage à la fin de cet article.

Installez-vous confortablement, et laissez-moi vous raconter cette technique passionnante !

I. Tavaillon ou Tavillon ?

Ces deux noms désignent, vous vous en doutez, la même technique. En Suisse, on parle de « tavillon » tandis qu’en France, le terme utilisé est « tavaillon ».

Cette technique ancienne de couverture en bois est solidement ancrée dans l’histoire de l’architecture alpine. Les bardeaux les plus vieux ont été retrouvés dans le lac de Neuchâtel datent de 2500 av. J.-C. !

Dans le reportage, on apprend aussi que les toits avaient, selon la région, une fonction encore plus importante que se protéger : récupérer l’eau. En effet, dans le Jura, les toits étaient souvent énormes pour récolter l’eau, avec de grands chéneaux menant à des citernes. Avant même de construire la maison, il fallait s’assurer d’avoir un approvisionnement en eau fiable et la toiture pouvait ainsi être construite avant le reste du bâtiment.

II. Comment Travaille un Tavillonneur ?

Le processus commence par le choix du bon bois : idéalement un épicéa avec un fût élancé et un tronc lisse. Les tavillonneurs collaborent étroitement avec les gardes forestiers pour sélectionner les arbres à récolter. Ils vont avec eux dans la forêt à la fin de l’été pour marquer les arbres qui les intéressent, puis, à l’automne, quand la sève est redescendue, les arbres sont récoltés.

En hiver, les tavaillons sont fabriqués dans l’atelier : le bois est fendu à l’aide d’un départoir (qui ressemble à une petite hache) et d’un maillet en bois. Le bois doit être fendu, et non scié, le départoir est posé sur le bois et enfoncé, dans le sens du fil à l’aide du maillet. 

Allez regarder la vidéo à 17”03, on entend le bois craquer en se séparant, c’est très satisfaisant !

Choix du bois

Le tavillonneur et le garde forestier (extrait reportage)

Le tavillonneur fend le bois (extrait reportage)

Au printemps, quand tous les tavaillons sont prêts, commence la phase de chantiers. Le tavillonneur pose les bardeaux sur les toitures ou façades du mois d’avril à novembre. Chaque tavaillon est posé à la main, un à un. Leur petite taille permet de parfaitement s’adapter à la forme du toit.

Le tavillonneur du reportage dit cette phrase qui m’a touchée (7”54) : “il faut avoir les yeux au bout des doigts pour sentir la matière pour faire ce travail ».

III. Pose et Longévité

La pose des tavaillons est un processus minutieux et précis. Les plaques de bois sont clouées les unes sur les autres en couches superposées. Chaque tavaillon fait entre 5 et 7 mm et est recouvert 3 fois en latéral et 4 fois en vertical, formant une couverture d’environ 10 à 12 cm d’épaisseur.

Toit en tavaillons

La pose des tavaillons sur le toit (extrait reportage)

Tavaillon cloué

Les tavaillons sont cloués (extrait reportage)

Cette méthode assure une excellente protection contre les intempéries. Le bois est aussi un matériau avec un bien meilleur déphasage que la terre cuite de nos tuiles (temps que met la chaleur à se propager d’un côté à l’autre du matériau).

Un toit en tavaillons dure en moyenne 40 ans, et lorsqu’ils sont posés à la verticale sur une façade, ils peuvent atteindre une longévité de 100 ans.

La robustesse et la durabilité des tavaillons en font un choix privilégié, même dans les constructions modernes. Chaque toit en tavaillons perpétue un savoir-faire ancestral, tout en offrant une performance fiable et durable.

IV. Le tavaillon En Architecture Traditionnelle et Contemporaine

Bien que le tavaillon soit une technique ancestrale, il connaît aujourd’hui un renouveau dans l’architecture contemporaine. Des projets modernes intègrent cette méthode traditionnelle pour allier charme rustique et exigences contemporaines. Comme on le disais juste avant, il peut être placé à la fois en toiture et en façade : on voit même des projets contemporains dans lesquels il utilisé seulement en façade.
Extension en bardeaux de chataigner – tristan brisard architecte

Sauna (norvege) – osloworks

Maison du parc du haut-jura – Tectoniques architectes

Maison en bardeaux – Stephan Maria Lang

Ces exemples démontrent que le tavaillon n’est pas seulement un vestige du passé, mais une technique vivante qui s’adapte et s’épanouit dans les projets modernes, apportant une touche authentique et durable aux constructions actuelles.

Conclusion

Le tavaillon est bien plus qu’une simple technique de couverture ; c’est un héritage culturel et un témoignage de savoir-faire artisanal qui continue de séduire par sa beauté et sa fonctionnalité. Que vous envisagiez de réhabiliter un bâtiment historique ou de créer un hébergement touristique unique, le tavaillon peut apporter une dimension authentique et durable à votre projet.

Si vous souhaitez en savoir plus sur cette technique ou avez un projet en tête, n’hésitez pas à me contacter. Je serais ravie de vous accompagner dans la réalisation de vos projets, en intégrant le charme intemporel du tavaillon à vos créations modernes.

Pour aller plus loin : 

Si vous avez 30 minutes devant vous et que vous êtes prêt(e)s à vous évader dans les Alpes Suisses, je vous recommande la vidéo “Secrets de tavillonneurs” (↙️ clic pour le lien) issue de l’émission “Passe-moi les jumelles” de la RTS 

Evie Lanthelme

Architecte à Chambéry
Architecte hôtel Savoie

Architecte à Chambéry, Savoie

Rénovations, extensions, aménagements intérieurs

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Pisé enduit ciment Article de blog

Murs en pisé, Enduit ciment = danger

Murs en pisé,
Enduit ciment = danger

Pisé enduit ciment

Le pisé est un matériau de construction ancien, prisé pour sa durabilité et ses propriétés écologiques. Cependant, même dans les régions où il a été très utilisé depuis longtemps, la méconnaissance de ses caractéristiques peut amener à des désordres. 

Par exemple, la présence d’eau dans un mur en pisé peut gravement l’endommager et compromettre son intégrité structurelle. 

Cet article explore les dangers de l’humidité pour les maisons en pisé et offre des conseils pratiques pour les propriétaires afin de protéger leurs bâtiments.

I. Comportement du pisé à l’eau

Le pisé possède une capacité hygroscopique élevée, ce qui lui permet d’absorber et d’évacuer l’humidité efficacement. 

Cette propriété, appelée perspiration insensible, dépend de la porosité du matériau. Les murs en pisé peuvent gérer l’humidité, à condition que les parois puissent évaporer l’excès d’eau. 

Pour cela, il est crucial de choisir des traitements de surface adaptés qui permettent cette évaporation.

II. Problèmes d'humidité et leurs causes

Comme le dit l’adage “Bon chapeau, bonnes bottes”, il faut protéger les murs en pisé de l’eau, qu’elle vienne du ciel ou du sol !

Bon chapeau bonnes bottes

Photos prises sur la commune de Jaillans (26300)

Remontées capillaires

Les remontées capillaires se produisent lorsque l’humidité du sol remonte dans les murs par capillarité. 

Un soubassement adéquat, composé de matériaux non capillaires ou surmonté d’une barrière capillaire, est essentiel pour protéger le pisé. Ce soubassement doit permettre l’évaporation naturelle de l’humidité.

Eau sur les surfaces verticales

Le rejaillissement et le ruissellement peuvent apporter de l’eau aux murs, causant érosion et accumulation d’humidité. Des systèmes de protection tels que des plinthes, bavettes, ou soubassements sont nécessaires pour éviter ces problèmes, surtout en cas de lavage des sols ou de fortes pluies.

Arrosage direct

Un arrosage occasionnel ne pose pas de problème pour le pisé, mais un arrosage fréquent est nocif, le mur doit avoir le temps de sécher. Les couvertures doivent évacuer l’eau loin du mur, et il est préférable d’éviter les irrégularités de surface pour prévenir la stagnation de l’eau.

Gel

Le gel de l’eau à l’intérieur des murs en pisé provoque une perte de cohésion et des gonflements. Il est donc d’autant plus important de protéger le pisé de l’eau dans les régions sujettes au gel.

III. Dangers des enduits et isolants non respirants

Lorsqu’un enduit non respirant (enduit ciment par exemple) est appliqué, le mur ne pourra pas évacuer l’humidité des remontées capillaires. Le surplus d’humidité délite alors le pisé derrière l’enduit qui, lui, reste en place, cachant le phénomène, ce qui peut retarder le diagnostic. 

Enduit chaux pisé

Photos prises sur la commune de Jaillans (26300)

Si en plus, dans le cadre d’une rénovation, un isolant non respirant est posé en intérieur, le mur ne pourra plus respirer ni d’un côté ni de l’autre. 

Les matériaux contre-indiqués pour le pisé :

– Les isolants de synthèse (polystyrène, polyuréthane)

– Les isolants minéraux (laine de verre, laine de roche)

– Les enduits étanches (RPE, ciment)

– Les finitions intérieures étanches (papiers peints plastifiés)

IV. Bonnes pratiques pour la préservation des murs en pisé

Pour laisser la terre respirer, il est primordial d’utiliser des matériaux perspirants

L’enduit extérieur peut être à base de chaux, il peut également ne pas y avoir d’enduit du tout. En tout cas, d’autant plus si une isolation par l’intérieur est prévue, il est préférable de déposer les enduits ciments, surtout en pieds de mur pour limiter les dégâts liés à l’eau.

 

Isolants adaptés au pisé : 

– laine de bois,

– laine de chanvre,

– métisse,

– ouate de cellulose,

– paille,

– …

Conclusion

En résumé, bien que le pisé soit un matériau de construction robuste et écologique, il nécessite une gestion attentive de l’humidité pour rester en bon état. La conception d’un projet de rénovation sur un bâti en pisé nécessite l’appui de professionnels expérimentés avec ce matériau.  

Evie Lanthelme

Architecte à Chambéry
Architecte hôtel Savoie

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